lundi 29 octobre 2012


Assemblée générale du Comité de Secteur des Deux Rives
Le samedi 27 octobre à Saint Joachim

Ce sont près de 50 personnes qui se sont retrouvées cet après-midi là en Brière pour débattre du développement de l'ACO. Beaucoup de têtes chenues à l'image de la composition de notre secteur : Des têtes chenues mais pleines de sagesse, parfois un peu pessimistes sans doute.( Le temps* y est certainement pour quelque chose). Il nous faudra donc limiter nos ambitions au niveau des possibilités de chacune des équipes et de leurs acteurs. Mais si chaque équipe se dote rapidement d'un(e) "responsable" chargé(e) de rappeler régulièrement ce souci au groupe de Révision de Vie ce sera un premier pas et un pas essentiel.
Vous trouverez ci dessous le texte de mon mot d'accueil et celui de la prière qui a été lue à la fin de notre rencontre.

Jean Claude
* Je laisse à chacun le soin de définir le mot "temps" par rapport à son propre ressenti : âge ou météo? 

Mot d'accueil
Bonjour
Lors de notre dernière assemblée régionale les 24 et 25 mars dernier à laquelle neuf d'entre nous ont participé, nous avons découvert une proposition nouvelle de notre mouvement : la notion de "trésorier-développeur" au service du mouvement et de son développement.

Alors pourquoi un responsable du développement dans chaque équipe, me direz-vous?
 "Développer notre mouvement ACO, c'est donner des lieux où la parole se libère et ou une certaine altérité va se jouer entre les membres du mouvement et d'autres qui ne sont pas en ACO" ( revue repères)
En proposant cette nouvelle responsabilité, l'ACO ne fait que poursuivre une stratégie de l'Eglise qui perdure depuis son avènement :
Les premières communautés chrétiennes ont vécu l'expérience d'une parole qui se répandait dans le cœur de ceux qui entendaient la Bonne Nouvelle. " Ainsi, les Eglises s'affermissaient dans la foi et croissaient en nombre de jour en jour" ( actes des apôtres verset 16,5) vous voyez bien que finalement il n'y a rien de neuf sous le soleil. 
L'enjeu du développement c'est bien la fondation de communauté de croyants en ACO et c'est de notre responsabilité de baptisé.
En effet, l'équipe de révision de vie n'est pas l'ACO à elle toute seule. C'est important de le rappeler dans nos équipes vieillissantes et constituées depuis si longtemps  ( souvent plusieurs dizaines d'années). Cette équipe de révision de vie à laquelle on est souvent très attaché n'existe qu'en relation avec les autres équipes et avec toute la vie en mouvement.
Il y a un vrai risque de repli des équipes sur elles-même. Alors que nous nous devons d'accueillir la diversité du monde ouvrier comme une richesse  et pouvoir en témoigner à l'extérieur de notre mouvement. Pour cela l'ACO développe une démarche de projet missionnaire à tous les niveaux y compris au niveau de l'équipe.
La mission du responsable du développement dans l'équipe, en binôme avec le responsable est bien le comme son nom l'indique le développement de l'ACO. Car il est essentiel que la question de Dieu reste posée dans le monde ouvrier.
La mission n'est pas nouvelle, je ai dit tout à l'heure qu'elle est aussi vieille que l'église elle-même. Aujourd'hui notre mouvement la remet à l'ordre du jour et pour nous membres du comité se secteur des 2 rives il importe que cet appel soit entendu, débattu,  et mis en œuvre. Notre secteur sans doute plus que d'autres, s'est sclérosé au fil du temps. Aujourd'hui, la moyenne d'âge est de 66 ans. Le faible renouvellement de ses membres se répercute mécaniquement sur le renouvellement de ses responsables. Depuis trois ans nous alertons votre honorable assemblée sur cet état de fait. Ceci dit nous ne sommes pas restés sans rien faire : pour améliorer la conduite de notre secteur et faire en sorte que les décisions soient le plus collectives possibles, nous réunissons les responsables d'équipes de révision de vie deux fois par an. Même si elle peut encore être optimisée, l'expérience a prouvé son efficacité.
Mais, car il y a un mais, quoi qu'on fasse, la finalisation et la mise en œuvre des décisions restent du ressort du comité de secteur qui agit comme un bureau ou une commission exécutive. Or ce bureau (si on veut l'appeler ainsi) qui ne fonctionne depuis 2 ans qu'avec 3 personnes, si les us et coutumes en terme de renouvellement  sont respectées, se verra réduit à une seule personne : votre serviteur. Ça va faire court, très court même, trop court pour ne rien vous cacher.
Peut-être, ce soir quelques unes ou quelque uns d'entre vous, touchés par la grâce, viendront nous dire q'ils acceptent bien volontiers de nous rejoindre. Sinon,  dans un temps très proche, nous  appellerons en personne certaines et certains d'entre vous par courrier, en leur demandant de réfléchir  personnellement, en couple le cas échéant et en équipe sur la proposition d'une responsabilité au comité de secteur.
A titre personnel je veux bien m'engager à rencontrer ces personnes s'ils le souhaitent pour lever d'éventuelles interrogations. Mais la balle est dans votre camp et je ne doute pas que vous saurez la faire rebondir. Oui je suis optimiste quant au renouvellement des responsables à court terme. Par contre à moyen terme, je m'interroge : dans 10 ans, toutes choses restant égales, la moyenne d'âge serait de 76 ans.
D'où l'importance vitale de  la prise en charge du développement du mouvement dans notre secteur.



vendredi 11 mai 2012


La raréfaction des prêtres, diacres & religieux va incontestablement  désorganiser l’église, changer sa figure, l’obliger à se refonder sur la base laïque
Le vendredi 30 mars 2012 à 20 heures au presbytère de Saint Brévin.

L’équipe des plus jeunes en ACO a organisé une soirée débat

L’EGLISE DE DEMAIN ?

En voici le compte-rendu:



Synthèse du temps de carrefour sur « l’Église de demain sera plus petite et plus pauvre... »
Réactions au texte
-  c'est une affirmation qui m'apparaît pessimiste .
-  avec l’Église d'aujourd'hui les copains ne peuvent pas s'y retrouver, ce n'est pas comme cela que les jeunes vont revenir vers elle.
-  aujourd'hui l’Église ne retombe-t-elle pas en arrière ?
-  il y a eu une ouverture avec Vatican II .
-  Le Concile a amené de l'air mais l'institution n'a pas bougé !
Quelle Église souhaitons-nous ?
L’église doit s'ouvrir au monde. L’église peut être présente au monde si elle devient plus humble, plus sincère. Elle doit provoquer des échanges sur elle-même et aborder les questions des prêtres mariés, la place des femmes et de sa gouvernance.
A l'avenir il y aura moins de monde mais ça sera plus croyant.
Une Église de Témoins, plus joyeuse, plus participante.
Comment être acteur pour faire évoluer l’Église?
C'est à nous, à la base, de faire bouger l’Église.
l'ACO doit se montrer, être présente sur les paroisses (EAP, Équipes liturgiques....). Dans ces différents lieux il ne faut pas avoir peur de dire comment on voit les choses même si ce n'est pas facile.
Pour que nos mouvements soient écoutés et aient du poids auprès des instances diocésaines, de l'épiscopat et du Vatican il faut montrer notre force et dynamisme. Aussi chacun est appelé à s'investir dans la vie de son mouvement et à le faire vivre.
Il faut que les gens s'écoutent et se comprennent. Parler ça réveille les gens. Il faut se battre !
Faut-il rester ou s'en aller il peut y avoir un dilemme...
De part leur projet les mouvements sont plus orientés sur le Royaume et sont moins dans le fonctionnement de l’Église. Tenir les deux n'est pas facile...
Il y a quand même une espérance qui correspond à un retour au source : le fait qu'on constate de plus en plus le besoin de « travailler » sur la parole de Dieu.
Même si nous sommes dans le doute nous repartons !
ACO

 Synthèse du temps de carrefour n°2
1°) : quels sont vos réactions ?
La diversité, elle existera toujours. Les pratiques sont différentes, les croyances ont une divergence.
EOCUMENIQUE : façon de vivre ensemble, de se comprendre, ouvert à d’autres religions.
Les religions sont propres aux cultures mais elles sont en train de changer, peut-être que les religions se rapprocheront. On peut vivre des moments ensemble mais il n’y a pas l’unité. Chaque religion doit garder son identité.
Les femmes n’ont pas leur place, les prêtres ne peuvent pas se marier. C’est une église retranchée dans son institution. La base avance et pas à sa tête.
2°) : Avons-nous des exemples de témoignages pour infirmer ou confirmer ces propositions ?
J’ai un copain sur Nantes, il est confronté à cet aspect des choses. Comment ouvrir des communautés à d’autres communautés ? Comment s’ouvrir ? Par quoi on commence? Comment ce vécu ensemble va pouvoir se concrétiser? Ça peut ouvrir des barrières. Au niveau des écritures c’est impossible de les rassembler. Mais le vivre ensemble est possible. Aimer vous les uns les autres.
On a tous besoin d’être reconnu par le geste, le comportement de tous les jours, d’être respecté, de manger, de boire. On a le même esprit saint. A chaque instant, il faut rester soi-même avec ce que l’on croit. A l’accueil des gens les plus pauvres, une écoute, une rencontre, on voit des gens ré-exister. La solidarité, la reconnaissance de l’autre c’est le rassemblement.
3°) : Comment chacun de nous peut-être acteur dans cette évolution ?
Les partages de vie, c’est la base de la communication et respectueux des croyances de chacun.
Est ce que la Laïcité n’est pas une base pour le rassemblement ? Par des actes sur le terrain, aide aux devoirs, de l’apprentissage de la langue, c’est là le rassemblement. C’est un signe d’espérance sur le plan humain.
Aimer vous les uns les autres, c’est le message universel. La religion permet de recevoir une éducation puis doit évoluer ensuite vers l’éducation de chacun. Sœur Emmanuelle au Caire, elle vivait avec toutes les religions. Elle fédérait les uns et les autres dans toutes les actions, elle parlait du même Dieu : AIMER VOUS LES UNS LES AUTRES.

Synthèse du temps de carrefour sur « l’Église de demain sera moins dirigé par le clergé...l’Église de demain sera plus fortement déterminée par des femmes...»

Réactions au texte :
-Tout ce qui est dit dans le texte était dans l'esprit de Vatican 2, mais avec les jeunes prêtres qui arrivent, cela disparaît.
-En EAP depuis 10 ans, on nous donnait notre place en tant que femmes et laïcs, on nous sensibilisait. Un nouveau prêtre arrive et, en 3 mois, on retourne en arrière sur beaucoup de choses, il reprend le monopole sur les anciens rites.
-l’Église de demain, c'est quand ?
-L'accès des femmes au ministère, le synode ne veut pas en entendre parler, car il a peur de scission dans l’Église. Les femmes sont pourtant partout présentes à la base, elles sont plus concrètes et ont plus les pieds sur terre. Quelques une sont théologiennes et disent ce qu'elles pensent mais elles n'ont pas de responsabilités ni de pouvoirs.
-Les prêtres ne peuvent plus ,vu la réalité, être dans la vie réelle (association, vie publique...). Si seuls les prêtres donnent les sacrements, ils seront obligés de ne garder que cela au détriment des autres contacts.
-Comment des jeunes de 25 ans actuellement peuvent s'engager de la même manière qu'il y a 50 ans ?
-Les Évêques de France n'osent pas devant le Vatican dire des choses car ils ne sont pas tous d'accord.
-Il faudrait réussir à faire éclater des choses pour avoir plus de démocratie dans l’Église mais  tout est consultatif, il n'y a aucun pouvoir. C'est le plus haut dans la hiérarchie qui prend la décision finale.
-Depuis 20 siècles, on a accumulé des lois dans l’Église sans en supprimer...on pourrait décanter.
-Pendant 10 siècles, les prêtres ont été mariés.
Quelle Église souhaitons-nous ?
-Que l'EAP dirige les paroisses sans prêtre
-Un lien Vie/Foi dans nos célébrations avec une force principale : l'amour de Dieu et des autres
-Il faudrait que l'appel pour être prêtre change : appel de personnes plus âgées,de femmes, en couple...) Il faut que ce soit des personnes dans la vie comme les autres (vie associative, publique …)
-On pourrait introduire des femmes dans le diaconat
-Il faudrait un minimum de démocratie au Vatican car le Pape va parfois à contre courant de la vie des gens et du Concile.
Comment être acteur pour faire évoluer l’Église?
-Faire remonter nos réflexions aux évêques et au Nonce Apostolique
-En tant que membre d'EAP , de mouvement, ou prêtre, dire ce que l'on pense


« IL FAUDRAIT UN TSUNAMI DANS L'EGLISE
MAIS CELLE-CI EST TROP CADENASSEE . »

lundi 9 avril 2012

L'Eglise de demain

Au courrier des lecteurs de la Croix,

J’ai été surpris par la tonalité du discours du pape Benoît 16 à l’occasion du Jeudi-Saint (voir la Croix du 6 avril 2012). L’ambiance de cette célébration nous porte vers une contemplation du Christ serviteur. Les extraits des paroles du pape semblent engager une polémique en réponse à la démarche des prêtres autrichiens favorables à l’ordination des femmes. Benoît 16 a-t-il pris le temps de les écouter et de dialoguer avec eux avant de leur répondre en reprenant à son compte les paroles de son prédécesseur, au sujet de l’ordination des femmes, qui a déclaré « de manière irrévocable que l’Eglise, à cet égard, n’a reçu aucune autorisation de la part du Seigneur. »

Sur quels arguments historiques ou théologiques est basée une telle affirmation ? Comment un homme seul peut-il prendre une décision « irrévocable » qui engage l’avenir ? Les synodes diocésains et les assemblées de chrétiens ont-ils été entendus à ce sujet, car l’Esprit-Saint s’exprime aussi à travers les chrétiens rassemblés ? La collégialité épiscopale, remise en valeur à Vatican 2, a-t-elle jouée son rôle ? La mission de Jésus n’a pas été de donner des « autorisations » mais d’annoncer l’amour du Père et de nous inviter à y répondre. Ce n’est pas lui qui a organisé l’Eglise naissante. Il a laissé cette responsabilité à Pierre et aux apôtres. Si les femmes n’étaient pas autour de la table le Jeudi-Saint, elles étaient bien présentes tout au long de la vie de Jésus, au cours de la passion et au matin de la résurrection, avec la mission d’aller annoncer la bonne nouvelle. Qu’est ce qui est le plus important : faire parler Jésus sur des sujets qui n’étaient pas d’actualité à son époque ou bien de se demander : de quels ministres l’Eglise a besoin, aujourd’hui, pour assurer l’annonce de l’Evangile et la célébration des sacrements ? Dans ce domaine, les protestants ont une autre pratique que nous et on ne peut pas dire qu’ils sont moins fidèles à l’Evangile. Sans être un spécialiste, je me demande s’il n’y a pas, dans cette décision « irrévocable », une confusion entre ce qui est de l’ordre du contenu de la foi, qui est immuable, et les règles disciplinaires pour organiser la vie de l’Eglise, qui peuvent évoluer au cours des siècles, comme cela s’est déjà fait ? Dans le contexte d’aujourd’hui, au nom de quoi, au nom de qui les femmes ne pourraient pas avoir accès aux mêmes responsabilités que les hommes ? Une telle initiative mettait surement du temps à se mettre en place, mais à long terme cela donnerait le visage d’un ministère sacerdotal plus humain, plus proche de la vie des gens, parce que partagé par les hommes et par les femmes insérés dans la société et le visage d’une Eglise plus jeune, plus ouverte à la vie d’aujourd’hui. L’Eglise n’est pas un musée de pratiques anciennes et de valeurs morales mais une famille qui prend les moyens de donner accès, au plus grand nombre, à l’Evangile et aux sacrements.

Georges Limousin

mardi 7 février 2012

On prie dans nos équipes

‘’NOTRE ÉQUIPE D’ACO’’
En 2011…
Près de quarante années
Que l’on se réunit
Beaucoup de feuilles griffonnées
De bleu, de noir, de gris !
Seigneur tu nous fais confiance
Et tu nous donnes l’espérance.
Nous étions jeunes, sans expérience
Toi, tu nous as cueillis
Sur les chemins de l’existence
En une gerbe tu nous as réunis.
L’amitié a fleuri dans nos cœurs
C’est une joie qui se renouvelle
Où l’on parle de notre vie :
De nos peines, de nos bonheurs
Dans une harmonie bien réelle
Avec sincérité et des yeux qui sourient
Seigneur, tu nous fais confiance
Et nous donnes l’espérance
Nous parlons de justice, du chômage
Des jeunes sans espoir d’avenir !
Comment faire pour tourner la page
Trouver du travail, savoir sourire ?
Retrouver un climat de solidarité
Où souffle un vent de liberté….
Seigneur, tu nous fais confiance
Redonne à chacun l’espérance
de Gilberte LECHEVAL / TIJOU

mercredi 11 janvier 2012

Bilan de la rencontre "un travail oui mais à quel prix?

Compte-rendu du projet d’équipe des 2 Rives.

Comment est né le projet ? De quelle manière s’est-il déroulé ?

Après de nombreux échanges en équipe sur nos conditions de travail, les évolutions de celles-ci au fil du temps nous ont amenés à penser que ce sujet pouvait rassembler. En mai dernier, nous avons décidé d’ouvrir le débat à toute personne en ACO et même hors mouvement. Le sujet choisi : avoir un boulot, à quel prix ?

La semaine suivante, nous recevions le « Parlons-en » avec Témoignage et cela nous a confirmé que notre idée était bien en lien avec celles du mouvement.

Nous avons sollicité diverses personnes dans 3 tranches d’âges que nous avons définies, à savoir les 18-30 ans, les 30-60 ans et les + de 60 ans, à travers des questions ciblées en équipe.

Chacun devait, à travers son témoignage répondre à ces questions :

- Pour les 18-30 ans : Un boulot, j’en ai un ou pas. Comment j’ai trouvé mon 1er boulot ? Quelles sont mes conditions de travail ? Comment je le vis ?

- Pour les 30-60 : Un boulot j’en ai un ou pas. Depuis quand j’y suis ? Quelles évolutions de mes conditions de travail je vis ou j’ai vécu ?

- Pour les + de 60 ans : Quel boulot j’ai occupé ? Comment je l’ai vécu ? Quelles ont été les évolutions de mes conditions de travail ? Nos enfants ont-ils le travail que l’on a rêvé pour eux ?

-

La date fixée était le samedi 5 novembre de 15h à 18h.

15 participants toutes tranches d’âge confondues.

6 témoins : Hugo, 21 ans, agent de maintenance industrielle en intérim à Rennes ; Catherine, 57 ans, agent de Pôle Emploi à Trignac ; Pascal, 48 ans, chauffeur Poids lourds à Donges ; Thérèse, pour les + de 60 ans, agent de service à domicile et en maison de retraite ; Michel, pour les + de 60 ans, pour l’aérospaciale ; Joseph, pour les + de 60 ans, pour les Chantiers navals.

Après lecture et petits échanges sur les témoignages, nous avons fait un « brainstorming » (tempête de cerveaux) sur le mot TRAVAIL.

Voici les mots cités par le groupe : travail forcé – galère – toujours – horaires – fatigue – stress – chômage – syndicats – difficultés – recherches – santé – vacances – Pôle Emploi – salaire – reconnaissance – incertitude – équipe – camaraderie – isolé – job d’été – qualité – loin – mobilité – formation – logement – indépendance – épanouissement – patron – hierarchie – promotion – travail étudiant – respect – vis collective – vie sociale – monotone.

A partir de ces mots et des témoignages, 3 groupes se sont réunis pour échanger et « approfondir » le sujet. Nous avons remis à chacun le « Parlons-en » sur le travail. L’objectif : revenir en grand groupe avec une phrase « clef » qui synthétisait les échanges.

Résultats :

- Un travailleur vaut plus que tout l’or du monde car il est fils de Dieu.

- L’homme devrait compter plus que l’argent

- C’est ma foi en l’homme qui renforce ma Foi en Dieu

- C’est moins évident d’être syndiqué en tant que femme dans certains boulots

- Ne plus avoir honte de nos bonheurs. Continuer à les partager, sans excès, sans les censurer pour autant pour les autres et pour nous : le bonheur des uns fait le bonheur des autres.

- Evolution du travail. Isolement. Malgré les évolutions positives matérielles, l’isolement augmente et les conditions de travail se détériorent du point de vue de la productivité, de la pression et du respect des travailleurs.

- Quand les choses se compliquent, on ressent encore plus l’isolement.

Nous avons lu une parole du mouvement « La vie est inestimable » et chanté un chant ACO « tu es un homme » pour conclure les échanges.

La fin de l’après midi a été clôturée par un partage et des échanges libres autour d’un café…

Bilan de l’équipe :

Mauvais points pour l’organisation dans la préparation : pas assez précis ni clair dans le qui fait quoi en amont de la rencontre. L’équipe ne s’est pas trouvée au complet depuis la décision et le début du travail sur l’idée du projet. Un autre mauvais point pour les invitations : nous avons eu peur d’avoir trop de monde et de ne pas « assurer », alors on a freiné sur la distribution de nos invitations : résultats pas de difficultés mais peu de participants…

Bons points pour la construction du projet de l’idée de base à la réalisation. Autre point positif : la rencontre a été bien vécue par tous. Un temps convivial, une place donnée à chacun, un temps de partage enrichissant jusque dans les carrefours. Une découverte de richesses dans le remue méninges…

Quelles suites ? Comment faire partager le bénéfice de notre expérience ? Faire savoir aux autres équipes ce que l’on a fait… Demander au CS de diffuser le compte-rendu aux responsables d’équipes, diffusion sur le blog …

L’équipe ACO à l’initiative et à la réalisation de ce projet est composée de : Joseph et Monique BOËNNEC, Gérard MAHE, Marie PLAISANCE, Florence et Hervé VILLA, Gisèle et Pascal GUIHARD, Nathalie et Jean-Marie CLOCHARD, accompagnée par Pierre OUISSE.


Témoignage de Hugo pour les – de 30 ans :

Je viens de trouver mon 1er boulot. Arrivé à Rennes en septembre, je fais 3 agences d’intérim et la 3ème me propose un poste d’agent de production en usine : un emploi chez un sous-traitant de La Poste. Je dois mettre sous plis des revues pour en faire des lots. Tout ça en 3X8. Je commence par un poste de nuit. Sur place, un des patrons qui a lu mon CV me dit qu’ils recherchent un agent de maintenance industrielle pour un contrat long (ce qui correspond à ma formation) et que mon profil les intéresse. Je passe 2 entretiens et je suis pris sur le poste en intérim jusqu’à fin décembre, puis en CDD 6 mois et si tout va bien un CDI à suivre. Mes collègues sont des jeunes et il y a une vraie solidarité dans cette petite boîte. Je m’y sens bien.

Témoignage de Catherine pour les 30 – 60 ans :

A mon entrée à l’ANPE, j’étais agent administratif. Mon travail consistais à traiter les courriers des demandeurs, le suivi administratif de la demande d’emploi, les commandes pour le site, la gestion des absences du personnel… Je faisais ce travail en duo avec une autre collègue et les tâches étaient réparties entre nous deux, tout ça hors du public.

Depuis 2009, la fusion entre ANPE et ASSEDIC (Pôle Emploi), les sites ont été regroupés et le personnel aussi. Je suis toujours sur un Pôle administratif je suis supervisée et j’appartiens à une équipe de personnes gestions des droits (ex ASSEDIC) ce qui n’est pas simple car ils ne connaissent pas le contenu de mon travail et je me retrouve sans personne responsable de référence en cas de gestion difficile de dossiers. Je suis donc isolée d’autant plus que mes collègues me font ressentir mon choix de temps partiel et donc de mes absences…Mes relations avec ces collègues sont donc difficiles et je me sens de plus en plus isolée du collectif de cette équipe.

J’ai le sentiment de me plaindre souvent… exprimer cette souffrance au boulot n’est pas facile. J’ai des contacts avec d’autres collègues mais nous ne parlons pas beaucoup de notre travail car notre métier est différent : ils reçoivent du public et leurs rôles ne sont pas les mêmes.

Aujourd’hui j’ai fais des choix. Tout d’abord de reprendre un engagement syndical pour partager et vivre des temps collectifs avec d’autres personnes qui sont aussi des collègues, hors de mon lieu de travail. Prendre du recul m’est devenu nécessaire, d’autant plus que je serai à la retraite dans 3 ans et que je ne veux pas me ruiner la santé avec des soucis de boulot.

Ce sont ces choix et cette perspective qui me font avancer au travail aujourd’hui.

Je mise sur cet engagement pour m’aider à relativiser ce que je vis au quotidien et je crois que je fais un bon choix, un choix qui me ressemble et dont j’ai besoin…

Témoignage de Pascal pour les 30 – 60 ans :

Bonjour je m appelle Pascal je travaille dans le transport poids lourd depuis

septembre 89.

Après une petite partie de chômage durant lequel j ai pu passer mes permis poids lourd je suis rentré dans une entreprise avec 600 employés, à peu près, un groupe, une holding financière disions nous a l’époque et de même maintenant. Un directeur de secteur sur la partie transport fuel camping gaz et butagaz sur Donges et le Morbihan. Un directeur simple et sympa nous nous tutoyions toujours c’était la simplicité, un peu de plaisanteries entre nous. Le vendredi, souvent nous buvions un petit verre tous ensemble et des fois même des repas en fin année entre chauffeurs : nous avions un bon esprit de camaraderie. A la fin de nos « tournées de bouteilles », c’était souvent que nous nous donnions des coups de main pour faire le tri de nos vides et de nos pleines « le ménage » comme ont disait. Cela est terminé aujourd’hui : chacun pour soit. Avec les chauffeurs qui font encore la distribution de bouteilles a la main,

nous avions une bonne ambiance aussi bien avec les secrétaires (arbre de Noël voyage en fin année…).

Aujourd'hui hui ce directeur n’est plus qu’un directeur commercial et n a plus rien à voir avec nous, chauffeurs. Il a été remplacé par un autre qui est arrivé avec une reprise d un autre secteur (la Vendée) : les pots, terminé, il a divisé tout le monde. C’est la course tout les jours. Pour les consignes cela ce fait que par écrit avec des notes sinon il faut que nous lisions nos plannings. Nous n’avons plus de discutions humainement. Il faut faire du chiffre. Ce directeur est parti en retraite et a été remplacé par un jeune qui suit le même chemin : les véhicules tournent sans arrêt. Pour les garages c est tout juste s’il ne faudrait pas que les mécanos soient avec nous ! Pour s’occuper de nos camions c’est le soir après notre tournée qu’il faudrait aller au garage donc des heures à plus en finir et pour récupérer nos heures c est quand ça les arrange ! Les congés c est la croix et la bannière pour les poser…

En 20 ans j ai vraiment trouvé du changement dans l’entreprise !

Témoignage de Thérèse pour les + de 60 ans :

Je suis en retraite d’un poste d’agent de services à domicile et en maison de retraite. J’étais très à l’aise et heureuse dans mon métier car j’aime le contact avec les gens. Il fallait toujours se dépêcher pour pouvoir faire toutes les tâches, on manquait de personnel et de temps pour tout faire aussi bien qu’on aurait voulu. On nous disait que c’était dû à des problèmes de finances. J’aimais ce que je faisais, c’est important, pour les autres et pour soi. Le travail devrait être au service de l’homme et non pas l’inverse.
Mes enfants ont choisi leur formation. Nous parents, on se pose beaucoup de questions. Défendre ce que l’on croit est très dur. Il faut être solide. Aujourd’hui on n’a pas le droit à l’erreur.

Témoignage de Michel pour les + de 60 ans :

L’aérospaciale. En 46, j’ai fait l’école d’apprentissage à l’aviation. J’ai travaillé comme ouvrier (VAP ajusteur). J’ai fait mon service militaire. L’Algérie. Retour en 59. Je suis devenu instructeur et professeur de sport. 72 : contrôleur et technicien de labo. En 89 on me pousse à la retraite.

A mon époque, on entrait dans une entreprise pour toute sa carrière. Des évolutions étaient possibles : ce n’est plus le cas maintenant. On vivait une solidarité dans les équipes. A mon retour d’Algérie j’ai retrouvé un poste mais le travail s’était parcellisé, travail à la chaîne pendant plusieurs années. L’ambiance des équipes avait changée : moins de solidarité. Après les grèves de 55, les patrons ont eu très peur et on accentué la parcellisation du travail. Le travail a été individualisé : chaque gars avait une chose à faire pour l’avion, toujours la même. Certains syndicats étaient les clefs d’entrée dans l’entreprise.

Nos enfants : les parents font des rêves et des projets. Les aléas, les rencontres, leurs désirs et leurs aptitudes… ne coïncident pas toujours avec nos rêves. Je les ai laissé faire leurs choix.

Témoignage de Jojo pour les + de 60 ans :

La Navale. 49 : entrée en apprentissage aux chantiers de La Loire. 53 : Stage en bureaux de dessins puis traceur de coques, tôlerie et préparation tôlerie (intermédiaire entre les bureaux d’études et les ateliers). Parti en 88 : fin de carrière. Chômage jusqu’en 95 date de la retraite. J’ai vécu ces années de travail dans l’ambiance de l’époque : du travail pour tous ! Des grèves aussi ! … Embauches, débauches et des horaires les mêmes pour tous. On allait au boulot en car tous ensemble. : tout cela avec une bonne solidarité (ouvriers, mensuels et syndicats). Nous étions moins stressés que nos jeunes maintenant… Le travail ne manquait pas… Donc des bons souvenirs de ce temps passé au boulot…

Nos enfants : n’ont pas le travail que l’on a rêvé pour eux… un travaille dans la même entreprise, un antre en change vu les conditions demandées et l’autre alterne entre CDD et chômage partiel. Il faut toujours plus de rendement et de rentabilité ; ils sont + ou – stressés ; les perspectives d’avancées et d’avenir sont très minces et très sombres ; ils vivent moins de solidarité dans les actions syndicales par exemple. Maintenant c’est beaucoup du chacun pour soi. Ils ont des difficultés pour faire des projets : enfant, logement…d’où la morosité actuelle.